Thérapie cellulaire CAR-T Taux de réussite Pronostic
Pour tous et toutes

La thérapie par cellules CAR-T : une amélio­ration significative des per­spectives de guérison

Thérapie cellulaire CAR-T Taux de réussite Pronostic Expert

Prof. Dr méd. Urban Novak
Oncologue
Hôpital universitaire de Berne

Par rapport aux traitements conventionnels, la thérapie par cellules CAR-T peut, bien souvent, inverser la situation pour certaines formes de cancer du sang. Il est dès lors important que les patient·e·s puissent en bénéficier à temps. 

Là où les cliniques collaborent avec un centre spécialisé, c’est garanti.

 

Qu’est-ce que la thérapie par cellules CAR-T et comment fonctionne-t-elle ?

Prof. Urban Novak : Dans la thérapie par cellules CAR-T, les cellules immunitaires des patient·e·s sont modifiées génétiquement pour qu’elles puissent reconnaître directement les cellules cancéreuses et les combattre efficacement. Les cellules CAR-T utilisées pour le traitement sont des cellules vivantes qui doivent d’abord être produites. Les cellules immunitaires prélevées (lymphocytes T) sont reprogrammées pour pouvoir reconnaître spécifiquement les cellules cancéreuses et les détruire de manière ciblée. Il s’agit d’un traitement personnalisé et individualisé, qui ne peut être utilisé que pour la personne concernée et contre le cancer en question.

 

Quelles maladies sont traitées par la thérapie CAR-T ?

Prof. Novak : La thérapie est approuvée pour plusieurs maladies du sang. Au début, certaines leucémies aiguës et des lymphomes agressifs après deux rechutes étaient pris en charge. Désormais, nous pouvons traiter les patient·e·s atteint·e·s de lymphomes agressifs dès une première rechute avec des cellules CAR-T. Nous pouvons également traiter les rechutes de certains autres lymphomes avec cette thérapie. De plus, les cellules CAR-T sont approuvées dans le cas du myélome multiple.

 

À quel stade de traitement la thérapie par cellules CAR-T est-elle utilisée et pourquoi ?

Prof. Novak : En principe, les patient·e·s nous sont maintenant adressés plus tôt. C’est important, car si on perd du temps, la maladie peut s’aggraver, rendant la thérapie CAR-T impossible. Actuellement, les traitements sont administrés en deuxième ligne thérapeutique. En tant que traitement de premier choix, la thérapie CAR-T n’est actuellement appliquée que dans des études sélectionnées ; il n'existe actuellement aucune autorisation à cet effet. Nous apprécions et entretenons l’échange avec des cliniques qui ne pratiquent pas elles-mêmes la thérapie CAR-T; cela augmente la probabilité pour leurs patient·e·s de bénéficier de cette méthode efficace.

 

Quels sont les taux de réussite de la thérapie par cellules CAR-T ?

Prof. Novak : Selon les nombreuses expériences et études publiées, les chances de succès pour les traitements en troisième ligne sont de 45 à 50%. Par rapport à environ 15% avec les traitements conventionnels précédents, c’est un très bon résultat. En deuxième ligne, nous avons encore peu de données, mais il semble que des taux de réussite de 60 à 70% soient possibles. Cela signifie toutefois que même dans ce dernier cas, tous les patient·e·s ne peuvent pas recevoir le traitement.

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« Selon les nombreuses expériences et études publiées, les chances de succès pour les traitements en troisième ligne sont de 45 à 50%. » Prof. Novak

Le traitement est-il pris en charge par l’assurance maladie ?

Prof. Novak : Lorsqu’il est sorti en 2019, la prise en charge des coûts n’était pas du tout réglée. Cela s’est amélioré depuis. Cependant, nous devons encore investir beaucoup de temps et user de persuasion pour convaincre certaines assurances de prendre en charge les frais. Parfois, ces discussions durent des semaines. Cela est très stressant pour les patient·e·s atteint·e·s d’une maladie potentiellement mortelle, mais aussi pour nous, professionnel·le·s de la santé. Il est urgent de mettre en place une réglementation nationale claire et pratique. Pour de tels traitements bien documentés, les autorisations de prise en charge devraient être délivrées rapidement et sans lourdeurs administratives.

 

Que signifie cette thérapie pour les patient·e·s ?

Prof. Novak : Le traitement nécessite une grande logistique et beaucoup d’organisation. Ce n’est pas une thérapie qui peut être administrée rapidement. Pendant l’attente, des soins intermédiaires (chimiothérapie ou radiothérapie) doivent souvent être effectués. Dès que les cellules prélevées sont reprogrammées et livrées, le traitement se poursuit en hospitalisation pendant environ une à deux semaines.

 

Quelles innovations attendez-vous dans le futur pour la thérapie par cellules CAR-T ?

Prof. Novak : Des améliorations continues sont attendues dans le traitement, notamment pour les effets secondaires, que nous maîtrisons de mieux en mieux. Comme tous les patient·e·s ne bénéficient pas de la thérapie, on recherche des marqueurs qui nous permettront à l’avenir de déterminer qui en profitera et qui n’en profitera pas. Enfin, il s’agit de rechercher des thérapies pour les formes de cancers solides. Cela s’avère très complexe. Il est beaucoup plus difficile de trouver une structure sur les cellules cancéreuses solides qui leur soit propre. Si les cellules saines portent également cette structure, elles seront détruites. Une autre difficulté avec les tumeurs solides est le tissu environnant. Les cellules CAR-T doivent pouvoir pénétrer ce tissu pour éradiquer la tumeur. Il faudra donc encore quelques années avant que la thérapie CAR-T puisse être utilisée pour ces formes de cancer.

 

10/2024 – CH-UNB-0792

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Journaliste: Dr Thomas Ferber
Date: 15.10.2024