«Ne pas avoir peur de la chimiothérapie en cas de carcinome de la prostate!»
La chimiothérapie constitue encore et toujours un pilier du traitement du carcinome de la prostate. Elle offre la plupart du temps une bonne qualité de vie grâce aux nouveaux traitements contre les effets indésirables.
Pourquoi la chimiothérapie reste-t-elle encore et toujours un pilier du traitement du carcinome de la prostate?
Dr Katharina Hoppe: En dépit de la multitude d’autres traitements efficaces apparus entretemps, la chimiothérapie demeure un pilier important du traitement. Elle est efficace et prolonge la vie selon les statistiques.
Les personnes concernées craignent souvent les effets indésirables susceptibles d’être ressentis pendant la chimiothérapie. Quels sont ces effets indésirables?
Dr Hoppe: L’apparition d’effets indésirables et leur intensité dépendent de chaque patient. Parmi les effets indésirables possibles figurent des modifications de la formule sanguine avec une augmentation du risque d’infection et de l’anémie, des modifications des muqueuses, des diarrhées, des nausées, des modifications des ongles et une polyneuropathie (fourmillements dans les mains). Il est également possible de ressentir une grande fatigue. Celle-ci peut être causée par la maladie elle-même, mais aussi par le traitement. Dans l’ensemble, les possibilités de traitement des effets indésirables se sont considérablement améliorées, ce qui améliore souvent aussi la tolérance de la chimiothérapie.
Pourquoi la chimiothérapie provoque-t-elle des effets indésirables?
Dr Hoppe: La chimiothérapie agit sur la croissance et la multiplication des cellules. Elle touche donc également les bonnes cellules dans le corps. En particulier, elle agresse les cellules qui se divisent rapidement telles que les cellules sanguines et les cellules des muqueuses.
Existe-t-il des traitements de prévention pour éviter tout effet indésirable?
Dr Hoppe: Il existe aujourd’hui de très bons médicaments contre les nausées qui peuvent être pris en prévention. Nous recommandons également d’autres mesures simples telles que les bains de bouche contre les irritations de muqueuses, des soins cutanés intensifs ou un casque réfrigérant à appliquer pendant la perfusion contre la chute de cheveux.
Quelles sont les solutions pour lutter contre les effets indésirables?
Dr Hoppe: Il est essentiel d’informer les patients sur les éventuels effets indésirables et sur les solutions pour les traiter. En cas de grande fatigue, nous conseillons tout de même de se lever et de continuer une activité physique dans la mesure du possible – même si cela paraît souvent difficile. Pour les modifications des ongles, il existe un vernis spécial par exemple.
La plupart des effets indésirables sont réversibles. Toutefois, il faut du temps et la vie normale ne reprend pas le jour de la dernière séance de chimiothérapie. Il s’agit plutôt d’un processus. Le corps a besoin de temps pour récupérer.
Les effets indésirables apparaissent-ils pendant toute la durée du traitement ou y a-t-il de «bonnes phases» au cours d’un cycle?
Dr Hoppe: Cela varie fortement en fonction des effets indésirables. Souvent, les patients atteints de nausées les ressentent avec la plus grande intensité directement après la chimiothérapie; la fatigue, en revanche a tendance à augmenter au cours du traitement. Je recommande aux patients de se «laisser porter», de profiter des bons jours et de laisser passer les mauvais jours. Les patients doivent impérativement être informés des «red flags» (signes alarmants). À savoir la fièvre, les douleurs ou les gonflements. Si de tels symptômes apparaissent, il faut d’urgence consulter un médecin.
Au quotidien, le sport, l’alimentation et d’autres ajustements peuvent-ils aider à mieux supporter la chimiothérapie?
Dr Hoppe: L’activité physique et le sport sont bénéfiques dans tous les cas et améliorent le bien-être. Je conseille aussi à mes patients de pratiquer des activités qui leur font plaisir et leur donnent des forces. C’est bon pour le moral. Niveau alimentation, je recommande de renoncer à tout extrême, c’est-à-dire les plats trop chauds, froids ou épicés. Il faut tester plusieurs choses pour savoir ce que l’on supporte. L’accent doit en revanche être mis sur une alimentation équilibrée. Dans la mesure du possible, l’alcool doit être exclu. De nombreux patients n’en ont souvent pas envie pendant la chimiothérapie – le goût change.
Quelles craintes les patients expriment-ils vis-à-vis de la chimiothérapie et comment les aidez-vous à surmonter ces peurs?
Dr Hoppe: Les peurs varient fortement d’un patient à un autre. Elles dépendent aussi de ce qui a été vécu dans la famille ou le cercle amical. Une bonne formation du patient, la communication d’informations et d’explications sur les modifications temporaires jouent un rôle clé! De nombreux patients redoutent d’être mal en point et de ne plus réussir à affronter le quotidien. La crainte des nausées est aussi largement répandue. D’autres patients n’ont aucune appréhension et sont très surpris lorsque des effets indésirables apparaissent.
Avez-vous des «astuces» pour mieux surmonter la chimiothérapie au niveau psychique?
Dr Hoppe: La gestion de la maladie est très personnelle. Certains patients refoulent le tout et se mettent des œillères; ils se concentrent sur l’objectif. D’autres se voient comme des guerriers. J’ai un patient qui considère son cancer comme un colocataire. Quelle que soit la situation, je recommande de solliciter de l’aide, par exemple auprès de la Ligue contre le cancer, d’autres personnes atteintes d’un cancer ou dans le cadre de programmes sportifs spéciaux. De manière générale, j’ai l’impression que les patients qui se confrontent à leur cancer supportent mieux la maladie et le traitement.
Est-il possible de reprendre une vie «normale» après la chimiothérapie?
Dr Hoppe: Bien sûr! La plupart des effets indésirables sont réversibles. Toutefois, il faut du temps et la vie normale ne reprend pas le jour de la dernière séance de chimiothérapie. Il s’agit plutôt d’un processus. Le corps a besoin de temps pour récupérer. Les patients doivent être indulgents avec eux-mêmes, même après la fin de la chimiothérapie, et rester actifs dans la mesure du possible.
Vous souvenez-vous d’un patient en particulier pour sa gestion de la chimiothérapie?
Dr Hoppe: Un patient de 72 ans atteint d’un carcinome de la prostate a découpé la chimiothérapie en étapes, et a organisé une fête à mi-parcours. Il s’est concentré sur les bons jours, les a structurés et a apprécié les petites choses telles que son jardin.
Cette interview a reçu le soutien financier de Bayer (Schweiz) AG, étant entendu que Bayer n’a eu aucune influence sur le contenu de cette interview. L’interview a été menée par Madame Anna Birkenmeier au nom de Content Club GmbH. La personne interviewée n’a pas été rémunérée pour l’interview.
PP-NUB-CH-0227-1
Date: 01.11.2023
Le service de recherche en oncologie de Bayer aspire à améliorer la vie et le traitement des patients atteints d’un cancer. Bayer s’est donné comme objectif de faire avancer la recherche sur le cancer et de se servir de ces connaissances pour développer des traitements efficaces offrant une vie plus longue et une qualité de vie supérieure aux personnes atteintes d’un cancer.