Carcinome à cellules rénales avancé: de nouvelles thérapies améliorent les perspectives
Quelque 4 % de tous les nouveaux cancers diagnostiqués affectent le rein. Les perspectives de survie en cas de carcinome à cellules rénales avancé ont doublé ces dernières années grâce à de nouvelles thérapies, telles que les inhibiteurs de tyrosine kinase et les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire.
Dr Dilara Akhoundova, qu’est-ce qu’un carcinome à cellules rénales (CCR)?
Dr Akhoundova: Il s’agit de néoformations malignes des tissus rénaux. Pas moins d’un quart des cancers décelés aujourd’hui sont des carcinomes du rein. La consommation de tabac, un grave surpoids ainsi qu’une tension élevée constituent des facteurs de risque bien connus. Les hommes en sont un peu plus souvent victimes que les femmes. Le carcinome à cellules rénales peut revêtir différentes formes, dont la plus fréquente est celle à cellules claires, observée dans 80 % des cas; des carcinomes à cellules rénales papillaires et chromophobes sont également décelés, mais plus rarement.
Quand peut-on parler d’un CCR avancé?
Dr Akhoundova: Les carcinomes sont considérés comme avancés lorsqu’ils forment des métastases dans des organes éloignés, par exemple dans les poumons, le squelette, les ganglions lymphatiques ou le foie. On rencontre aussi, mais plus rarement, des carcinomes qui, bien que limités au rein, se sont développés au point de ne plus être opérables du premier coup. Ils sont considérés comme des carcinomes localement avancés.
Que se passe-t-il chez les patients et patientes qui ne peuvent pas bénéficier de la chirurgie primaire?
Dr Akhoundova: Dans ces cas-là, la tumeur localement avancée est réduite par un traitement systémique. Si la réponse est positive, on peut réévaluer une intervention chirurgicale.
Quelles sont les possibilités de traitement en cas de CCN non résécable et métastasé?
Dr Akhoundova: Il existe plusieurs formes de traitement: cela peut sembler paradoxal, mais chez les patients et patientes à faible risque et ayant peu de métastases, on peut attendre des mois, voire des années, avant de commencer le traitement. Dans ce cas, les patients et patientes sont suivis/-es de près. Si la maladie progresse, un traitement est mis en place. Certains patients et patientes à des stades avancés présentant peu de métastases peuvent également bénéficier d’une opération ou d’un traitement par rayon.
L’immunothérapie recourant aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (en anglais les «inhibitors» ou ICI) empêche le cancer de détourner ces signaux pour se cacher du système immunitaire. Cela permet d’activer le système immunitaire, qui peut alors mieux combattre le cancer.
Il s’agit donc d’une immunothérapie visant à renforcer le système immunitaire?
Akhoundova: Les cellules propres au corps possèdent un mécanisme de protection qui leur permet d’échapper aux attaques du système immunitaire. Les cellules utilisent pour ce faire des signaux, que l’on appelle des points de contrôle, informant le système immunitaire de leur appartenance au corps. Les cellules cancéreuses se servent de ces signaux pour se cacher du système immunitaire. Ce dernier n’a donc aucune chance d’identifier les cellules cancéreuses et de les éliminer.
L’immunothérapie recourant aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (en anglais les «inhibitors» ou ICI) empêche le cancer de détourner ces signaux pour se cacher du système immunitaire. Cela permet d’activer le système immunitaire, qui peut alors mieux combattre le cancer. S’il s’agit d’un premier traitement, l’on parle de «thérapie de première ligne». Si la thérapie ne présente plus d’efficacité, d’autres possibilités de traitement peuvent être déployées.
Quelles sont les autres possibilités lorsque la thérapie de première ligne n’agit pas (ou plus)?
Akhoundova: D’autres solutions efficaces existent aussi dans les lignes suivantes. Si un ITK a été utilisé en première ligne, il est possible de passer en deuxième ligne à une immunothérapie. À l’inverse, un ITK peut succéder à une immunothérapie.
Quel est le pronostic en cas de CCR avancé?
Dr Akhoundova: Le meilleur pronostic est celui des formes non avancées. En pareil cas, le taux de survie des personnes concernées est de 93 % les cinq premières années. Des formes d’évolution plus ou moins favorables se présentent dans les stades avancés de la maladie. Grâce aux ITK et aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, le pronostic de survie s’est toutefois nettement amélioré, pour s’établir aujourd’hui autour de 15 %. Cela n’exclut toutefois pas qu’il puisse y avoir des évolutions plus favorables.
Sur quelle qualité de vie les personnes concernées peuvent-elles compter pendant leur traitement?
Akhoundova: Les nouvelles méthodes de traitement ont permis une amélioration très notable de la qualité de vie par rapport aux anciennes thérapies. Toutefois, ces thérapies ne sont pas pour autant exemptes d’effets secondaires. Dans le cas des ITK, il peut s’agir entre autres de fatigue ou de troubles gastro-intestinaux. Les patients traités par ICI ressentent relativement peu d’effets secondaires. Il n’est néanmoins pas impossible que surviennent des effets secondaires à médiation immunitaire, qui peuvent être variés et parfois très graves. Il est ici notamment question d’inflammations dans différents organes.
CBZ-CH-000454, 10/23
Date: 01.11.2023
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